Saint Yves de Tréguier


Latin : Yvo ;
Italien : Ivo ;
Espagnol : Ivo ;
Anglais : Yvo, Ives, Yves ;
Allemand : Ivo.

Tertiaire de l'ordre des frères mineurs (franciscains). Official. Mort en 1303. Fête le 19 mai.


Né le 13 octobre 1253 au manoir de Kermartin, près de Tréguier, Yves Hélori (ou Hélory) est envoyé à Paris en 1267, accompagné de son précepteur Jean de Kerhos, afin d'y poursuivre ses études. Tout en étudiant la dialectique et la théologie, Yves fréquente les églises parisiennes de Saint-Julien-le-Pauvre et de Saint-Séverin, et se prive pour venir en aide aux pauvres.

En 1277, il se rend à Orléans pour étudier la jurisprudence sous la direction de Pierre de La Chapelle et, muni de tous ses grades, il est appelé en 1280 par un archidiacre de Rennes pour occuper une charge de conseiller juridique du diocèse. Dans l'exercice de ses charges, Yves abandonne le tiers de ses droits de chancellerie aux pauvres. Il recueille deux orphelins dont l'un deviendra dominicain et l'autre gardien de la cathédrale de Tréguier.

En 1284, l'évêque de Tréguier, Alain de Bruc, le choisit comme official, c'est-à-dire comme juge ecclésiastique, l'ordonne prêtre et lui confie les paroisses de Trédez, près de Lannion, puis de Lavaimec, sur la baie de Perros. Son sens de la justice le rend rapidement populaire, aussi bien auprès des grands que chez les pauvres, car il défend les uns et les autres avec une parfaite impartialité. Il s'emploie aussi à apaiser les querelles et parvient à éviter bien des procès.

En 1298, il abandonne sa charge d'official et se retire au manoir de Kermartin qui l'avait vu naître. Il s'y fait construire une chapelle et se consacre à la prière jusqu'à sa mort, le 19 mai 1303. Son corps est transporté à la cathédrale de Tréguier, où Jean V, duc de Bretagne, lui fait élever un tombeau magnifique. Les miracles se multiplient bientôt sur son tombeau qui ne tarde pas à devenir un lieu de pèlerinage. Son procès de canonisation, ouvert en 1330, est conclu en 1347 sous le pontificat de Clément VI.

Son culte, resté très vivace en Bretagne, s'est répandu dans toute l'Europe, jusqu'à Rome où une église lui est consacrée, en Espagne, en Allemagne, et aux Pays-Bas.

Saint Yves est l'un des patrons des marins, mais c'est surtout le patron des juristes, des magistrats, avocats, avoués et des professeurs de droit.


Représentations :

L'iconographie de saint Yves, postérieure à sa canonisation, ne s'épanouit guère avant le XVe siècle.

Yves apparaît en robe de docteur en droit ou d'avocat, coiffé d'une barrette (bonnet carré). Il tient à la main le rouleau de parchemin, ou une sacoche contenant une bible ou des rôles de procès. Il est représenté isolément (statue, XVe siècle, cathédrale de Barcelone ; statue, XVIe siècle, église Saint-Jean à Chaumont, Haute-Marne ; statue, XVIe siècle, Sainte-Chapelle de la collégiale Notre-Dame à Dole, Jura).

Un second type, très répandu, présente saint Yves rendant la justice, debout ou assis, entre deux plaideurs : l'un est riche et l'autre pauvre (vitrail, église de Moncontour, XVIe siècle). Parfois le saint avocat a, d'un côté, une veuve qui l'implore, de l'autre, un riche bourgeois qui lui tend une bourse ; il se penche vers la veuve et sa juste cause et tourne le dos à l'argent. Souvent, il est entouré de pauvres, il leur donne conseils et aumônes, il mange avec eux et une colombe descend du ciel et vient planer au-dessus de sa tête.

Au XVIIe siècle, Rubens peint Saint Yves défendant la veuve et l'orphelin (musée de Louvain).

De nombreuses églises de Bretagne ont conservé de très belles statues populaires de saint Yves.

Attributs : Robe d'avocat. Barrette. Sacoche.


Actualité de saint Yves :

  • Le pélerinage de Tréguier sur www.videosaintyves.com : Près de 20 000 personnes se sont rassemblées, dimanche 18 mai 2003, à Tréguier (Côtes d'Armor), pour célébrer le 700e anniversaire de la mort de saint Yves, patron des hommes de loi. La messe en l'honneur d'Yves Hélory, « avocat des pauvres », a été présidée par le cardinal Salvatore Pompedda, envoyé spécial du Vatican, en présence de Marie-Thérèse Boisseau, secrétaire d'État aux personnes handicapées.

  • La restauration de l'église Saint-Yves-des-Bretons (Sant'Ivo dei Bretoni) à Rome. Bien avant le rattachement de la Bretagne à la France, qui date du mariage de Louis XI avec Anne de Bretagne, une bulle du Pape Callixte III, en 1455, attribue l'église Sant'Andrea dei Mormorariis, construite au XIIe siècle, aux Bretons de Rome. En 1875, l'église, trop délabrée, est démolie et rebâtie dans un style néo-renaissance florentine élégant et pur. Elle vient de faire l'objet d'une restauration avec l'aide des Bretons.


Bibliographie :

[Le livre des bannières, Association pour le XVe centenaire de la France, 1996]

[G. Duchet-Suchaux, M. Pastoureau, La Bible et les saints, guide iconographique, Flammarion, Paris, 1994]


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